TÉMOIGNAGE DE JÉRÉMY, ANCIEN DE SAINTE-MARIE
Au sein du Lycée professionnel de l’Ensemble Sainte-Marie La Salle, le baccalauréat professionnel « Métiers du Froid et des Énergies Renouvelables » (MFER) forme les élèves à intervenir sur les installations frigorifiques et les systèmes thermodynamiques réversibles pour en assurer le montage, la mise en service, l’optimisation du fonctionnement et les opérations de maintenance. Ils apprennent ainsi le contrôle des installations, le respect des règlementations relatives à l’environnement, le contrôle qualité, la sécurité des personnes, des biens et l’efficacité énergétique.
Jérémy Gavand, 31 ans, a fait partie de la toute première promotion du Bac Pro TFCA, en 2010 ! Aujourd’hui en poste au sein du groupe Clauger, il intervient régulièrement auprès de nos élèves à Lons. Il se confie sur son parcours et son quotidien :
« En fin de 3ème, j’avais fait un stage en plomberie qui m’avait bien plu, et lorsque s’est posée la question de mon choix d’orientation professionnelle, mon père m’a indiqué qu’un Bac pro TFCA (Technicien du froid et du conditionnement d’air), en trois ans, ouvrait à Sainte-Marie. J’y suis allé, alors que je ne connaissais pas du tout le métier. Lorsque nous avons commencé notre formation en 2010, tout était nouveau, puisque cette filière était issue des réformes de l’époque : nous étions la toute première session, nous n’avions pas toutes les machines dont les élèves disposent aujourd’hui à Sainte-Marie. Certains de nos enseignants devaient même compléter leur formation de frigoriste pendant les vacances ! Et pourtant, notre promotion s’en est très bien sortie par la suite : nombre de mes camarades ont fondé leur entreprise, ou sont aujourd’hui à des postes de direction, de responsable maintenance. Mon parcours à Sainte-Marie et la suite de ma formation professionnelle (J’ai effectué un BTS avec le Lycée La Martinière Monplaisir à Lyon) m’a permis de faire de nombreux stages dans des entreprises variées, comme Boost’air, Boreas, Clauger. À Villeurbanne, j’ai travaillé dans l’entreprise Climat Solaire, et c’est là que j’ai pu parfaire ma formation dans le métier. J’étais avec deux anciens employés, qui m’ont beaucoup appris, et je remercie toutes ces personnes qui m’ont permis d’être là où j’en suis aujourd’hui.
Au sein du groupe Clauger, chez qui j’avais déjà effectué un stage, j’occupe aujourd’hui le poste de coordinateur après avoir été technicien d’intervention. Ce retour chez Clauger a fait évoluer mon expérience professionnelle quotidienne : chez Climat Solaire, je faisais du petit froid commercial (dans des boucheries, par exemple), je n’intervenais pas dans des supermarchés. Aujourd’hui, je côtoie davantage le monde industriel. Ce sont deux domaines complètement différents, et c’est encore plus le cas maintenant avec le coût de l’énergie, qui pousse nos clients à faire le maximum d’économie, un peu partout sur leurs sites. J’apprécie toujours le domaine des métiers du froid, on ne voit jamais les mêmes personnes, on intervient sur des sites très divers. Les problématiques sont différentes, les process aussi. Dans la région, nous travaillons beaucoup avec des fromageries, mais aussi quelques abattoirs, nous intervenons sur des circuits de refroidissement pour des usines en tout genre.
« Ceux qui choisissent les métiers du froid
sont assurés de trouver un poste, s’ils sont motivés. »Je garde un bon souvenir de mes années à Sainte-Marie, et je reviens volontiers faire des formations, des interventions au lycée professionnel. Il y a deux ans, avec les étudiants, nous avons fait un déplacement dans les locaux de Bigard à Cuiseaux, en Saône-et-Loire : cela permet aux jeunes de voir vraiment ce qu’est le monde de l’industrie. Cette année, je voulais qu’ils puissent se rendre dans un endroit différent, et c’est ainsi qu’a été organisée cette visite à Brignais, dans les locaux de la maison mère de Clauger, avec les étudiants en BTS du lycée Monplaisir à Lyon.
Sans Sainte-Ma, je ne serais pas allé plus loin. La formation dispensée au lycée est en cohérence avec le monde professionnel. Dans les métiers du froid, on manque de monde. C’est d’ailleurs aussi pour recruter et susciter de nouvelles vocations que nous intervenons dans les établissements. Ceux qui choisissent cette filière sont assurés de trouver un poste, s’ils sont motivés. Il ne faut pas s’en cacher, nous avons des métiers où nous faisons beaucoup d’heures. Lorsqu’un industriel, ou bien un magasin, vous appelle à dix-huit heures le soir parce que ses appareils de froid ne fonctionnent plus, il faut être réactif, et intervenir rapidement pour lui permettre de conserver sa marchandise. Mais aujourd’hui, j’apprécie beaucoup mon travail, la variété des domaines, les diverses installations sur lesquelles j’interviens. Je n’ai aucun regret ! »
Propos recueillis par Pierre Marot
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